Mythes de notre société et revendications prioritaires pour le Front

Mythe 1 : L’école est accessible à tous

Mais en réalité…

L’enseignement flamand et francophone figurent dans le top cinq des systèmes éducatifs les plus inégalitaires de l’OCDE : la Flandre se classe deuxième, la communauté francophone quatrième.

L’enseignement est loin d’être gratuit : Pour l’année scolaire 2021-2022, la rentrée a coûté, par enfant, aux parents environ 255 € en primaire et 428 € en secondaire en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Les enfants issus de familles socialement et économiquement défavorisées et les enfants issus de l’immigration font face à des obstacles qui entravent leur accès à une éducation de qualité !

Revendications

Faire de l’éducation gratuite, inclusive et de qualité un levier pour briser les mécanismes d’inégalités scolaires.

Élaborer des mesures pour remédier à ce phénomène de discrimination avec des experts, des familles, ainsi que les enfants et les jeunes en situation de pauvreté et d’exclusion sociale.

Améliorer les conditions de travail des enseignants.

Atteindre la gratuité totale de l’enseignement maternel, primaire et secondaire avec un échéancier clair. Plafonner le montant maximum des frais scolaires dans tous les types d’enseignement.

Mythe 2: accéder à ses droits, c’est du gâteau

Mais en réalité…

« Le non-recours aux droits sociaux » : de nombreuses personnes ne bénéficient pas des droits et des services auxquels elles pourraient prétendre.

Le Médiateur fédéral a reçu plus de 800 plaintes sur des primes à l’énergie que les citoyens n’avaient pas reçues (juillet 2023). En 2022, 39 % des Bruxellois éligibles à une allocation sociale pour leurs factures d’eau n’en ont pas profité.

La dématérialisation des services publics et d’intérêt général rend plus difficile l’accès aux droits et demande une maitrise des technologies numériques. Pourtant, 50 % des Belges les plus pauvres n’utilisent pas l’e-administration.

Source : Fondation Roi Baudouin 2022

Revendications

Simplifier, individualiser et automatiser les droits.

Garantir des services publics et d’intérêt général accessibles et de qualité.

Renforcer les compétences numériques et l’accessibilité à l’infrastructure numérique.

Mythe 3: pour respecter l’environnement, il suffit de le vouloir

Mais en réalité…

La fiscalité est en Belgique injuste car elle repose en grande partie sur le travail et très peu sur le capital.

L’accès à une alimentation agro écologique n’est pas possible pour tou·tes : une estimation de ≈600.000 personnes en Belgique ont recours à l’aide alimentaire.

Les politiques de mobilité ne sont pas adaptées : les transports en commun ne sont pas accessibles financièrement et physiquement.

L’accès à la nature n’est pas uniformément réparti et les plus démunis vivent souvent le plus loin de la nature.

Revendications

Réformer la fiscalité pour la rendre équitable et respectueuse du climat

Offrir dans toute la restauration collective et l’aide alimentaire une alimentation davantage végétalisée, produite localement

De la nourriture saine pour tout le monde : la sécurité sociale de l’alimentation

Favoriser les transports non polluants pour tout le monde

Du vert pour tout le monde : une mesure préventive de santé et de protection face au dérèglement climatique

Un pacte Logement/Energie

Une transition juste

Mythe 4: le Belge a une brique dans le ventre

Mais en réalité…

Ce mythe cache un système inégalitaire qui encourage la spéculation et les locataires sont souvent trop pauvres pour pouvoir espérer accéder à la propriété. Le logement n’est pas toujours accessible pour une partie des personnes à revenus faibles.

Les listes d’attente pour les logements sociaux sont importantes, alors que le nombre de logements disponibles diminue.

Les politiques mises en place ont pour conséquence d’augmenter les loyers, obligeant les foyers les plus fragiles à accepter des logements insalubres, souvent moins chers.

C’est le « droit à la propriété » qui l’emporte, rendant tout débat sur la régulation du marché locatif impossible.

Revendications

Remplacer « le belge a une brique dans le ventre » par « le belge a un toit sur la tête » :

En privilégiant l’accès au logement (art.23 de la Constitution) avant le droit à la propriété

En assurant un accès pour tous et toutes à un logement digne et à un coût abordable

En empêchant toute expulsion domiciliaire en l’absence d’une solution de relogement

En contraignant à la rénovation énergétique qui a des visées écologiques et non économiques

En abolissant le statut de cohabitant

En sortant le logement de la commercialisation

En taxant les revenus locatifs réels et la plus-value immobilière.

En renforçant la lutte contre la discrimination sur le marché locatif privé

Mythe 5: la Belgique est une terre d’accueil pour tous !

Mais en réalité…

Seulement un nombre limité de personnes peuvent venir s’installer en Belgique et sous conditions strictes. Moins de la moitié des demandeurs de protection internationale se voient effectivement reconnaître le statut de réfugié.

Les procédures de séjour sont également dépassées et inadaptées aux réalités mondiales. De ce fait, de nombreuses personnes n’ont pas de titre de séjour régulier ; on estime qu’elles sont entre 120 000 et 150 000, dont la majorité vit à Bruxelles

Les personnes en séjour irrégulier survivent dans une extrême pauvreté et sont confrontées à une exploitation et à des abus constants. Elles sont mal perçues par la société. Elles sont tenues pour responsables de leur situation précaire. Souvent criminalisées, ce sont précisément leurs droits qui sont constamment violés.

Revendications

Prévoir d’autres voies légales adaptées aux réalités sociales : établir des conditions claires concernant la procédure de régularisation qui constitue également une véritable solution pour les personnes en séjour irrégulier.

Offrir des procédures d’asile et un accueil de qualité.

Cesser de culpabiliser et de criminaliser les migrants.

Veiller à ce que les personnes en séjour irrégulier puissent déposer plainte en toute sécurité si elles sont victimes.

Veiller à ce que les personnes concernées puissent participer elles-mêmes à la politique.