Liste des mesures menant à l’éradication de la pauvreté

Instauration d’une sécurité sociale alimentaire
Instaurer une sécurité sociale de l’alimentation pourrait constituer désormais un droit humain à part entière. Les produits agro-industriels les plus accessibles (prix, facilité) sont les plus néfastes pour la santé et les personnes précarisées sont naturellement les premières touchées. Les petits producteurs, quant à eux, sont poussés dans leurs retranchements, pris au piège par des contrats défavorables dans des marchés hyper concurrentiels et non rémunérateurs. Cette sécurité sociale alimentaire serait une nouvelle branche de la Sécu. Elle devrait permettre à tout le monde d’avoir les revenus suffisants pour accéder à une alimentation de qualité, grâce à une hausse des cotisations sociales. Cette alimentation sera basée principalement sur une production paysanne, locale, durable, de qualité et conventionnée.
Le front Rendre Visible l’Invisible veut interroger cette mesure en faisant se rencontrer des experts de la sécurité sociale, des professionnels et bénéficiaires de l’aide alimentaire, ainsi que
des producteurs locaux, pour déterminer si elle constitue ou non une réelle solution positive pour les personnes en situation de pauvreté, et réfléchir à sa mise en œuvre.
Maintien de guichets physiques
La situation socio-sanitaire a intensifié l’usage d’outils numériques, devenus incontournables au quotidien. Notamment, les démarches administratives des personnes appauvries ont été d’autant plus compliquées à réaliser. L’usage intensif des ordinateurs, téléphones et machines a un coût : matériel, apprentissage, temps, connectivité, automatisation
des rapports humains, données personnelles… sans parler du coût écologique ! C’est pourquoi conserver une accessibilité non-digitale dans les services publics pour éviter l’exclusion sociale et les coûts environnementaux est une évidence. Chaque service doit conserver le recours à l’humain, via les guichets, par le papier ! Et si de nouveaux outils numériques
sont adoptés, ils doivent d’abord être approuvés par un comité humain, composé de précarisé·e·s du numérique.


Participation sociale et citoyenne dans la question du logement
La question du logement à Bruxelles (et par rebond, la question du logement dans son ensemble) doit se mesurer non pas au mètre carré spéculatif mais à sa capacité à répondre aux enjeux socio-climatiques. Le social et la participation citoyenne doivent être au centre de la mise en oeuvre du plan régional de rénovation intitulé « Rénolution ». C’est un joli nom, mais on demande à voir ce qu’il signifie pour les plus pauvres : l’adéquation du prix du logement avec le niveau de revenu des ménages bruxellois nous semble un point de départ intéressant.
Modification de la loi sur les baux à loyer et renons sans justification
L’article 237 §4 du Code bruxellois du Logement permet à un bailleur de donner un congé sans motifs à la fin de chaque tranche de 3 ans d’un bail de 9 ans moyennant le paiement d’une indemnité. A un abus manifeste de langage – un renon « sans motifs »… sans motif n’existe pas! – s’ajoute une véritable incitation à l’abus tout court. Le renon sans motifs est anticonstitutionnel en ce qu’il méconnaît les principes de l’égalité de traitement et de non discrimination des justiciables. D’une part, le renon sans motifs et l’expulsion domiciliaire qui en découle impacte de manière dramatique et hautement préjudiciable certains groupes sociaux vulnérables dont les personnes âgées et autres ménages à faibles revenus : ceci est discriminatoire et dès lors anticonstitutionnel. Cette disposition doit donc disparaître sans attendre.


Porter la question du sans-abrisme dans un ministère du logement
Tous les revenus, allocations minimales et salaires doivent être relevés et garantis au-dessus du seuil de pauvreté.
Disposer d’un revenu adéquat et accessible est la condition sine qua non pour lutter de façon structurelle contre la pauvreté et garantir à chacun et chacune une vie décente. Les gouvernements fédéraux successifs – l’actuel et le précédent – ne s’y sont pas trompés en inscrivant dans leurs accords gouvernementaux respectifs, la nécessité de rehausser les revenus faibles au-dessus du seuil de pauvreté. Cependant, force est de constater que cet engagement politique n’a jamais connu de matérialisation concrète. Les personnes en situation de précarité sont surexposées aux phénomènes de sous-protection sociale. Comment ces personnes sont-elles amenées à ne pas avoir recours aux droits et services auxquels elles pourraient prétendre et qui affecte gravement leur situation sociale et de santé ?
Nous demandons aux futurs élus de se positionner et de prévoir un calendrier temporel (articulation politique et financière année par année de la mesure et date-butoir) accompagnée d’une budgétisation effective, réaliste et tangible, pour permettre d’atteindre enfin cet objectif.


Gratuité de la scolarité à tous les niveaux de l’enseignement
Tout d’abord, nous voulons une école totalement et réellement gratuite. C’est-à-dire qui fournit le matériel scolaire et des repas chauds à midi à tous les enfants et qui paie les voyages scolaires, les transports et la garderie. Notre objectif est de mettre au même niveau tous les types d’enseignements. Nous voulons d’une école qui s’adapte au rythme et aux capacités de chacune et chacun pour que l’on ait tous les mêmes chances à l’arrivée. Il faudrait pour cela créer des plus petites classes et engager plus de professeurs et d’encadrants. Enfin, nous devons offrir aux enfants, qui sont l’avenir de ce pays, des activités qui les épanouissent. Le sport, l’art et la culture doivent être proposés aux enfants dans le cadre de l’école pour qu’ils y aient tous accès, même les plus démunis.
Augmentation de l’offre de logements sociaux
Une augmentation significative du nombre de logements sociaux s’impose si l’on veut pouvoir répondre au nombre croissant de personnes qui entrent désormais dans les critères d’obtention (15,9% de la population belge connaît un risque de pauvreté). Cette création de logements neufs (200.000 nécessaires en Wallonie par exemple) va évidemment de pair avec l’isolation et la rénovation du parc immobilier existant et ne doit pas préempter les territoires agricoles et forestiers. Il est important que ces décisions soient prises le plus rapidement possible (6 mois) et soient réellement activées dans les trois ans qui viennent. Dans cette attente, on peut cependant acter sans autre délai – c’est-à-dire à la formation des gouvernements référents – que les terrains à bâtir publics ne puissent pas être vendus ou cédés à des promoteurs privés et que les immeubles vides (à Bruxelles cela concerne environ 8 millions de m2) fassent l’objet d’occupations temporaires et accueillent notamment les personnes sans abri ou sans papier.


Automatisation des droits sociaux
Les personnes en situation de précarité sont plus exposées que d’autres aux phénomènes de sous-protection sociale. Pour de multiples raisons, elles n’exercent pas, n’ont pas connaissance ou n’ont simplement pas accès à des droits pourtant garantis. La mise en place d’un processus d’automaticité des droits des personnes —notamment pour ce qui est de la Grapa et du statut Omnio qui sont le plus souvent mal ou peu connus des usagers potentiels — nous paraît essentielle. A l’heure où l’activité de tous et de chacun n’échappe à aucun moteur de recherches, il nous paraît invraisemblable que les données dont les services disposent légalement (par exemple celles de la Banque Carrefour de la Sécurité Sociale) ne soient pas utilisées, pour une fois, au bénéfice des personnes non conscientes de leurs droits.
Régularisation des sans-papier


Renforcement des experts du vécu/pairs aidants
Mise en place d’un fond universel de garantie locative


Encadrement des loyers
Rénovation et isolement des logements


Salaire minimum de 14€brut/heure
Pension de base à 1500€

